Cyclologistique, coursier, livraison à vélo : un secteur en plein essor
La cyclologistique est née en 1869, lorsque le maire de Marennes, Aimé Olivier, décide d’équiper le bureau de Poste de la ville de deux bicyclettes. Depuis, la technologie a progressé et la cyclologistique a évolué. Elle se définit toujours par l’utilisation de cycles comme moyen de déplacement professionnel, à des fins de livraison urbaine, principalement. La livraison à vélo englobe tous les véhicules à pédales, biporteurs et cargocycles, avec ou sans assistance électrique, avec ou sans remorque, à deux ou à trois roues. Mais pourquoi un tel essor de ce secteur ? Quels sont les enjeux de la cyclologistique ? En France, le gouvernement a décidé de favoriser le développement de ce nouveau segment. On vous en dit plus dans cet article.
Sommaire
La cyclologistique : une nécessité écologique
L’avènement du web a démocratisé l’achat à distance pour des millions d’utilisateurs, et les évènements sanitaires récents ont considérablement amplifié ce mode de consommation. Ceci engendre donc une augmentation des livraisons, et c’est ainsi que se crée l’asphyxie. La livraison urbaine à outrance contribue grandement à la pollution atmosphérique par les particules fines, sans compter l’inconfort des embouteillages créés par un trop grand nombre de véhicules dans les villes. Rien qu’à Paris, le transport de marchandises est responsable de 45 % des particules fines émises. L’impact environnemental est catastrophique et il est urgent de trouver des alternatives. En développant la cyclologistique, on remplace des véhicules thermiques polluants par un mode de livraison propre.
Développement de la cyclologistique
Le talon d’Achille de la cyclologistique est actuellement la distance entre le point de départ et le point de livraison. Pour favoriser le développement de la cyclologistique, il est nécessaire de réduire cette distance, et pour cela il faut :
- Intensifier la création d’espaces de proximité en nombre suffisant ;
- Disposer d’un secteur assez dense en nombre de livraisons ;
- Favoriser le colisage de petite taille ;
- Accentuer la fluidité des déplacements doux dans les agglomérations.
Jusqu’à très récemment, les aménagements urbains étaient axés autour de la voiture. Puis les pistes cyclables ont fait leur apparition. Mais le changement doit se poursuivre. Les futurs aménagements urbains doivent désormais prendre en compte de nouveaux paramètres, liés au développement de modèles économiques alternatifs, tels que la cyclologistique. Il est impératif de consacrer une place plus importante à la livraison à vélo. Pour se développer, la cyclologistique, comme tout modèle économique, a besoin de rentabilité. Et pour un livreur à vélo, la rentabilité dépend de la fluidité de circulation. Il doit pouvoir se déplacer rapidement et en toute sécurité. Or, la fluidité de circulation s’obtient principalement en diminuant la place des voitures dans l’espace urbain.
Plan national pour la cyclologistique
L’État français a pris la mesure des enjeux écologiques et économiques induits par l’essor de la cyclologistique et a décidé de donner un gros coup de pédale au développement de ce secteur. Il prévoit de tripler la part modale actuelle du vélo d’ici 2024. Le gouvernement entend ainsi diminuer de 28 % d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre (GES) causées par le transport de marchandises. Pour atteindre ces objectifs, diverses stratégies ont été mises en place.
L’État investit
L’État met la main au portefeuille pour faciliter la création ou le développement d’entreprises du secteur de la cyclologistique :
- Le dispositif ColisActiv octroie une aide financière sur 3 ans aux acteurs de la livraison par vélo cargo ;
- Une aide à l’achat de vélos cargos est à l’étude et sera mise en place courant 2021 ;
- Le programme CEE V-logistique permet aux professionnels qui le souhaitent d’emprunter des vélos cargos à assistance électrique pour tester leur utilisation dans le cadre de leur activité ;
- Dans le cadre du projet de loi Climat & Résilience, le gouvernement élargit la prime à la conversion à l’acquisition d’un vélo à assistance électrique ou d’un vélo cargo.
L’État s’investit
Effectivement, l’État entend créer une réelle impulsion dans le développement du secteur de la livraison à vélo et utilise pour cela plusieurs méthodes :
- Il encourage les collectivités territoriales à utiliser les services d’entreprises de cyclologistique. L’idée est de « donner l’exemple » pour convertir les acteurs économiques locaux à l’utilisation de la livraison à vélo ;
- Le gouvernement travaille à convaincre les grosses entreprises de livraison d’orienter une partie de leur flux vers l’utilisation de la cyclologistique.
- Il a également été demandé aux compagnies d’assurance de travailler à l’élaboration de contrats adaptés au secteur de la cyclologistique ;
- Le guide européen « A Guide to Planning Cyclelogistics Hubs » va être transposé au contexte français. Il s’agit d’un guide destiné aux collectivités locales afin de les aider à mettre en place des « points » cyclologistiques efficaces.
Le gouvernement français déploie beaucoup de moyens pour soutenir le développement du secteur de la cyclologistique sur tout le territoire. Les enjeux sont énormes, autant d’un point de vue économique que d’un point de vue environnemental. Un nouveau modèle sociétal est en train de naître qui implique de nombreux changements à divers niveaux. Imaginer, innover, anticiper pour s’adapter sont les défis que nous lance le secteur de la cyclologistique.
Lire aussi : Comment créer sa micro entreprise ?